On sait d’Eric Emmanuel Schmitt que sa formation de philosophe l’a conduit à explorer différents modes d’expression littéraire, le roman, la nouvelle, le théâtre. Dans chacun des genres il a excellé.
Aujourd’hui, en achevant la lecture de l’épilogue du récit autobiographique de sa "Nuit de feu", le public attentif trouvera l’aboutissement d’une incessante interrogation de l’écrivain sur l’énigme de la spiritualité et sur les limites de l’écriture. Il n’y a pas de réponse dans ce récit - ni dans son éblouissant épilogue - mais un plaidoyer pour accepter la complexité de l’esprit, la stimulation du doute et "la sollicitation de l’invisible".
Schmitt nous fait ici l’offrande d’un livre qui est à la fois un récit, une confession, un acte de foi - quel que soit "Dieu" - et un appel à ce qu’il désigne dans une de ces formules fulgurantes dont il a le secret : la fraternité des ignorants, en d’autres termes, l’abandon des intégrismes dogmatiques.
Voici le livre qu’on attendait de Schmitt dont l’édifice littéraire ne cesse de solliciter notre conscience et notre vigilance.
Nous avons rencontré à Bruxelles celui qui s’inscrit à n’en pas douter dans le cheminement, tragiquement interrompu, d’un autre philosophe, romancier et homme de théâtre : Camus.
Edmond Morrel, Bruxelles, le 22 septembre 2015
À vingt-huit ans, Eric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée dans le grand sud algérien. Au cours de l’expédition, il perd de vue ses compagnons et s’égare dans l’immensité du Hoggar. Sans eau ni vivres durant dans la nuit glaciale du désert, il n’éprouve nulle peur mais sent au contraire se soulever en lui une force brûlante. Poussière d’étoiles dans l’infini, le philosophe rationaliste voit s’ébranler toutes ses certitudes. Un sentiment de paix, de bonheur, d’éternité l’envahit. Ce feu, pourquoi ne pas le nommer Dieu ?
Cette nuit de feu – ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique –, Eric Emmanuel Schmitt la raconte pour la première fois, dévoilant au fil d’un fascinant voyage intérieur son intimité spirituelle et l’expérience miraculeuse qui a transformé sa vie d’homme et d’écrivain. Les chemins qu’il trace ici sont inscrits en chacun de nous.