Il est inattendu d’associer le nom de Marcel Proust à l’humour. De l’auteur de "La Recherche..." nous conservons davantage la perception d’un homme grave, malade, tout entier absorbé dans l’oeuvre vertigineuse à laquelle il a consacré l’essentiel d’une vie calfeutrée par la maladie hors du monde. Dans une conférence - spectacle à laquelle (auquel ?) il nous invite en compagnie de la comédienne Anne Coutureau, Hippolyte Wouters explore une facette négligée du kaléidoscope proustien. Gageons que nous aurons ensuite la curiosité d’aller (re)lire quelques fragments du monument littéraire et de nous rendre compte de sa stimulante accessibilité...
(Hippolyte Wouters avait déjà consacré un essai anthologique à "L’humour chez Proust", paru aux Editions La Pensée universelle en 1995 et réédité en 2012)
Nous avons rencontré Hippolyte Wouters à quelques jours de la représentation donné au Centre Culturel d’Uccle le 10 juin 2016.
(Vendredi 10/06/2016 20:15)
Vous trouverez aussi sous cet encadré un autre entretien avec Wouters à propos de sa dernière pièce "Eve , Adam et le bon Dieu où le sémillant et infatigable ténor du barreau bruxellois explore les énigmes de la Création :
la Genèse ,oui !,en Alexandrins, rien de moins !
Edmond Morrel, le 31 mai 2016
Sur le site du Centre Culturel d’Uccle :
L’humour du côté de chez Proust
Un spectacle qui démontre que contrairement à une opinion répandue (surtout par ceux qui ne l’ont pas lu), Proust est un des plus redoutables humoristes de la littérature française.
Proust a la réputation, faite surtout par ceux qui ne l’ont pas lu, de n’être pas comique. Or, de tous les auteurs français classiques, il est un des plus drôles !
Et d’une drôlerie d’autant plus percutante qu’elle nous concerne directement. Comme le dit Revel, partout où il entre, la première chose que son œil et sa sensibilité pénètrent au travers des gens qu’il regarde, est le réduit obscur où palpite le secret de leur grimace. On rit des autres, mais aussi un peu de soi-même, ce qui est tonique ! et Hippolyte Wouters, grand connaisseur de Proust, a quant à lui débusqué les trésors et les pépites comiques dont l’œuvre de Proust abonde et la merveilleuse comédienne française Anne Coutureau nous dit les textes comme si elle venait de les inventer.
C’est une conférence-spectacle à ne pas rater si vous voulez rire tout en vous sentant (encore !) plus intelligent.
A propos d’Hippolyte Wouters, sur son site :
Bibliographie :
Théâtre :
« La Conversation », dialogue entre Tocqueville et Madame Récamier, 1998
« Lenclos ou la liberté », confrontation féroce et feutrée entre Ninon de Lenclos et Françoise de Maintenon, 1999
« Le Choix d’Hercule », Georges Frédéric Handel appelé à choisir entre l’indépendance et la sécurité, 2000
« Cosi fan tutti », pastiche à rebours de l’opéra de Mozart, 2001
« L’Exil », affrontement entre Tocqueville et son épouse Mary, 2005
« Trois mariages et un entêtement », une demande en mariage en 1780, 1980 et 2080, pièce coécrite avec Jehanne Sosson, 2006
« L’affaire Nazareth », procès intenté par la Belgique sur pied de sa compétence universelle à Jésus, 2009
« Le Kid », choc intemporel entre Rodrigue et Chimène et leur fils Diègue, 2011
« Les Tribulations de l’Empereur Batavius », satire de François Hollande et sa Cour, coécrite avec Olivier de Trazegnies, 2014
« Quatre Jours de Vie Éternelle », ou les tribulations de Lazare, entre sa mort et sa résurrection, pièce coécrite Jehanne Sosson, 2014
« Napoléon dans l’Olympe », dialogue entre Napoléon et Germaine de Staël, 2015
« Eve, Adam et le Bon Dieu », ou les aventures de nos premiers parents avec leur auteur, 2016.
Essais :
Molière ou l’auteur imaginaire ?, Editions Complexes, 1990
L’humour chez Proust, Editions La Pensée universelle, 1995, réédité en 2012
Souvenirs et mélanges, 2006
L’éloge du compliment, sous le pseudonyme de Camille de Courtance, Editions Soliflor, 2007.
André Fardeau ou le Docteur Folhumour (avec Jehanne Sosson), 2009
Cent rimes et raisons, 2010.
Tocqueville humoriste, Editions Michel de Maule, 2011
Recto-Verso (avec Jehanne Sosson), Editions Courteslignes, 2014