Les Editions Plon et le directeur de la collection des « Dictionnaires amoureux, Jean Caude Simoen ne pouvaient mieux choisir que Claude Hagège pour lui confier ce nouvel ouvrage d’une collection dont nous avons déjà évoqué plusieurs titres. Dans ce "dictionnaire amoureux des langues", Claude Hagège ne cache pas que pour lui « les langues sont l’univers ».
Il a choisi de parler des langues en tant qu’ « êtres vivants, changeants et multiples » et des langues qui sont surtout « parlées »…Il évoque aussi les langues menacées et celles qui sont « en danger ». Il établit le lien entre langues menacées et sous développement mais aussi entre langues menacées dans un pays et existence d’un grand nombre de langues.
Grand défenseur du français, il la classe dans la catégorie des langues menacées…notamment de l’intérieur par l’anglais cette langue « symbole de la mort pour toutes les langues du monde sous les trompeuses et flatteuses apparences de l’aisance à communiquer ».
Pour lutter contre les menaces qui pèsent sur leurs langues, il y a heureusement des « patriotes des langues », qui recueillent les « trésors des langues » ou les adaptent à la modernité.
Perdre une langue, c’est aussi courir le risque de perdre ce qu’elles créent : « des modes de dire qui sécrètent des modes de pensée et réciproquement ces représentations mentales à leur tour façonnent la langue. »
Ecoutez cette rencontre avec un savant passionné, qui ne peut s’empêcher d’être séduit par la beauté de son sujet qui engendre chez lui une « émotion purement esthétique ».
Claude Hagège démontre avec brio, humour et intelligence que l’amour des langues est une des formes d’amour des gens…de respect aussi…
Edmond Morrel
Personne n’est indifférent aux langues humaines, dont l’apparition, aux aurores de notre espèce, est ce qui a permis à ses membres de nouer des relations sociales qu’aucune autre espèce animale ne connaît. Ceux et celles qui n’aiment pas les langues, parce que la difficulté d’apprendre certaines d’entre elles les rebute, trouveront dans ce Dictionnaire, sinon des raisons de les aimer, du moins assez de matière pour rester étonnés devant tout ce que les langues nous permettent de faire, de dire, et de comprendre sur notre nature. Partout apparaît avec éclat l’ingéniosité infinie des populations humaines, confrontées au défi de dire le monde avec des moyens très limités. « Comme tout dictionnaire, celui-ci ne requiert pas de lecture d’un bout à l’autre : il est inspiré par l’amour des langues, qui est peut-être un des aspects de l’amour des gens. »