"Retour à Muganza. Récit d’un avant-génocide" de Marie Niyonteze aux Editions MEO
Communiqué :
Les éditions M.E.O. ont le plaisir de vous inviter à la lecture-spectacle « Retour à Muganza », récit d’un avant-génocide
d’après le livre homonyme de Marie Niyonteze.
Le 25 septembre 2012 à 19h30
au Petit Théâtre Mercelis, 13, rue Mercelis, 1050 Bruxelles
DANS LE CADRE DE LA SEMAINE DES FEMMES D’IXELLES
En 1990, l’auteur est arrêtée pour le simple motif d’être tutsie. Elle ne doit la vie, et celle, provisoire hélas, de son bébé né en prison, qu’à un enfilement de chances. Mais un de ses frères sera exécuté. Et lors du génocide de 1994, alors qu’elle a obtenu l’asile en Belgique, toute sa famille, dont un de ses enfants, sera massacrée.
En 1996, elle retourne secrètement au Rwanda. Impossible de survivre sans retrouver leurs dépouilles, leur donner une sépulture. Puis, accompli ce devoir impérieux, il faut reprendre pied : « Seule, en accord avec moi-même, j’ai décidé de vivre malgré tout, ma propre vie, afin de conserver votre mémoire, à vous qu’on a privés de vie. »
Une leçon de courage et de dignité, mais aussi de lucidité, qui se refuse à étouffer sous une magnanimité feinte les souffrances et les révoltes. « Ce n’est pas que je ne veuille pas pardonner, mais je ne trouve pas le pardon en moi (…) J’essaie seulement d’être sans haine. »
Lectrice : Yves-Marina Gnahoua
Accompagnement de musique rwandaise : Alphonsine Nyiratunga, Suzanne Nyiranyamibwa et Ben Ngabo.
Contacts & informations
Éditions M.E.O.
Avenue Jeanne 10 bte 5
B-1050 Bruxelles
Tel et fax : 32-2-648.04.10
contact@meo-edition.eu
Marie Niyonteze sera présente et se fera un plaisir de dédicacer son livre.
Toutefois, la vente n’étant pas autorisée durant les manifestations de la Semaine des Femmes, ceux et celles qui souhaiteraient une dédicace devront se procurer le livre au préalable.
– Soit chez leur libraire préféré (distribution La Caravelle)
– Soit chez l’éditeur à l’aide du bon de commande ci-joint (à envoyer par courriel, fax ou poste)
Ecoutez Marie Niyonteze au micro d’Edmond Morrel
Au moment de mettre en ligne l’interview que m’a accordé Marie Niyonteze, écoutant l’enregistrement, je me rends compte que la voix de l’intervieweur n’a réussi à aucun moment à se déprendre de l’émotion qui étreint celui qui donne à dire l’indicible. Chaque question soulève un insupportable rideau de deuil et de barbarie. Chaque mot prononcé au cours de l’entretien ou écrit à chaque page de ce récit, résonne comme un glas. Quelle volonté il aura fallu à Marie pour retourner sur les lieux du génocide, à l’endroit de son génocide. Les assassins ont dissimulé les cadavres dans la terre de Muganza. Marie s’y est rendue clandestinement. Elle a exigé des génocidaires qu’ils lui indiquent où ils avaient évacué les ossements de sa famille massacrée.
Elle leur a donné alors une vraie sépulture. Premier devoir de mémoire.
De retour en Belgique, elle s’est attelée à un second devoir de mémoire : écrire le récit à la première personne de ce que représentent ces mots : « génocide au Rwanda ».
C’est ce chemin semé de larmes et de rage, de dignité et d’incrédulité, qu’elle nous donne à lire et qu’elle évoque dans cet entretien émouvant.
Marie ne peut pas pardonner. Elle s’efforce de vivre sans haine, son combat dorénavant pour se reconstruire et préserver la mémoire du génocide de 800.000 Rwandais, en majorité Tutsi, perpétré entre le 6 avril et le 4 juillet 1994. Parmi ces 800.000 massacrés se trouvaient le père, la mère, les frères, les sœurs de Marie et aussi Patrick, son fils, qu’elle avait confié à ses parents lors de l’exil dans lequel l’avait précipité, quatre années avant le génocide, une première arrestation arbitraire, qui lui sauva la vie.
Voici le récit d’une femme sans haine et sans pardon. Survivante, elle nous invite par ce livre, à partager le devoir de mémoire. Ils étaient 800.000. Nous étions en 1994…
Edmond Morrel
Un témoignage de plus sur le génocide rwandais ? N’en avons-nous pas pléthore ? Que peut-il apporter que nous ne croyions savoir ?
Certes, comme pour la Shoah, comme pour le génocide arménien, il est essentiel d’entretenir la flamme du souvenir dans notre monde où la ronde infernale des atrocités les chasse aussitôt des mémoires. Mais surtout, le récit de Marie Niyonteze nous prouve que ce génocide était prévisible, qu’une répétition générale avait eu lieu quatre ans auparavant, lors de la première incursion du FPR.
Cadre dans une entreprise belgo-rwandaise, Marie Niyonteze a été arrêtée en 1990 pour le simple motif d’être tutsie. Elle ne doit la vie, et celle, provisoire hélas, de son bébé né en prison, qu’à un enfilement de chances. Chance que n’aura pas un de ses frères. Et quatre ans plus tard, alors qu’elle a obtenu l’asile en Belgique, toute sa famille, dont un de ses enfants resté au pays, sera massacrée durant le génocide.
Dès que possible, au risque de perdre son droit d’asile fraîchement acquis, Marie Niyonteze retourne clandestinement au Rwanda. Elle ne pourra survivre sans avoir retrouvé les dépouilles de ses proches et leur avoir donné une sépulture selon la tradition. Ce retour, avec les souvenirs qu’il éveille, est au cœur du récit. Puis, accompli ce devoir impérieux, il faut reprendre pied : « Seule, en accord avec moi-même, j’ai donc décidé de vivre malgré tout, ma propre vie, afin de conserver votre mémoire, à vous qu’on a privés de vie. »
Ce récit bouleversant, bien qu’écrit dans une langue très sobre, sans l’ombre d’un pathos inutile, offre une leçon de courage et de dignité, mais aussi de lucidité, qui se refuse à étouffer sous une magnanimité feinte les souffrances et les révoltes.
« Ce n’est pas que je ne veuille pas pardonner, mais je ne trouve pas le pardon en moi (…) J’essaie seulement d’être sans haine. »